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NOTHING
24 juin 2006

...DISASTERS....

L’Histoire ne s’écrit pas seul

(Jules, et Jim, et Pierre,…)

- il faut prêter une importance réelle à la tragédie grecque - c’est là qu’on observe qu’un lien profond réside entre esthétique et politique [l’un et l’autre sont « travail collectif »] - ça engage une référence au passé [ou à la mythologie] - aujourd’hui, cette référence à la mythologie est à prendre au sens large [il y a les disasters de Warhol…] - la culture décadente fin de siècle est jubilatoire - c’est en cela qu’elle est aussi résistance - à des époques et dans des lieux différents, les sécessionnistes et les dadaïstes agissent de manière similaire - les deux se retrouvent dans mon travail - je ne situe pas de différence réelle entre eux - les dadaïstes font table rase alors que les sécessionnistes entretiennent une fascination pour la société dans laquelle ils sont - non… ? - non - il n’y a pas de séparation si nette entre les deux, c’est une dialectique - on ne peut pas circonscrire les dadaïstes au rejet de la forme et s’arrêter à la fascination des sécessionnistes viennois pour celle-ci - il n’y a pas de différence si marquée entre les deux - découper l’histoire en tranche n’a pas de sens - [il faut refuser la spécialisation] - tiens, voilà une version de « L’Exécution de l’Empereur Maximilien » par Manet, c’est  une version que Manet avait mise en pièces et que Degas a reconstituée - …formellement, elle est bien plus forte que l’original - Schwitters, si tu regardes bien, formellement, c’est très beau - tu as ses prises de position politiques au niveau du fond, et formellement, c’est très beau - il y a aussi un décalage entre les documents qu’il utilise, et sa vie effective - est-il en ville ou à la campagne... ? - l’intérêt du principe de collecte, c’est que tu peux tout intégrer,… - mais tu n’intègres pas tout - ça signifie en fait qu’il n’y a pas d’a priori par rapport aux images que tu vas utiliser, tu ne peux pas en avoir - oui, mais il y a quand même des confrontations de choc dans tes collages - l’image de la femme qui se fait sodomiser, posée au-dessus d’un ticket d’Art Brussels, est limpide - difficile d’imaginer que tu n’avais pas une idée bien précise de ce que ces images représentaient au préalable - si on regarde le grand verre de Duchamp c’est extraordinaire - là, on est dans une construction plastique complexe, très fouillée - tu as les deux chez Duchamp [on ne peut pas opposer Duchamp et l’esthétique] - c'est pour ça que moi, ça ne m'embête pas de faire des choses très formelles et d'avoir fait du Mail Art pendant longtemps [j’y travaille encore, mais ce n’est pas la même dynamique que dans les années 8O - il faut s’adapter à la situation sociale] - on ne peut pas lier politique et artistique de manière artificielle - une des possibilités est d’avoir un pied dans les institutions, et un pied en dehors - un pied dans le partidaire et un pied dans le mouvement [artistique] - il faut savoir que c’est impossible de contrôler son travail - c’est pour ça qu’il ne peut pas y avoir de séparation claire entre vie et œuvre - il faut adopter une position de retrait - le problème, ce ne sont pas les institutions, c’est ce qu’il y a derrière - on se trouve entre deux théologies aujourd’hui, celle des marketeux et celle des monothéismes exacerbés - les institutions en tant que telles sont des fusibles, des paravents - autrement dit, le problème, ce sont les marchés qui sont derrière [on est dans des tranchées] - pour revenir aux tragédies grecques, on se rend compte qu’il y a une liberté absolue au niveau des dieux, mais pas au niveau de la société en tant que telle ! - si jamais tu touches à ça, Waah… ! - je ne fais pas de différence entre le travail et la vie,  pour moi les deux sont vraiment imbriqués - c’est ma façon de vivre qui en est la source - les différents moments qui composent mon travail ne forment pour moi qu’un seul bloc - j’ai commencé à peindre, à écrire et à faire des collages en même temps - mon point de départ, c’est Marcuse - il parle du lien flagrant entre art et révolution, entre culture et révolution - …indissociables d’une émulation collective ? – pour moi, ce départ s’est fait seul, puis très vite collectivement - tu considères ton travail comme restant le même, qu’il soit collectif ou en partie solitaire ? - c’est pire que ça, c'est que, pour moi, c'est pareil - à une époque, il y avait 50/60 participants… - quand je balançais des trucs terminés les gens me disaient : "ouais, mais ça,… c'est Tillier !" - pourtant il y avait 60 participants - on a aussi travaillé sous pseudo - Schwitters, par exemple, est une figure très solitaire mais son travail, qui passe en partie par Dada, est aussi collectif - tu arrives à être ouvert à ce point, parce que justement, tu es solitaire - tu dois impérativement retourner dans ta tranchée - pour éviter la théologie du marché, qui fonctionne sur l'image, et les théologies intégristes qui la rejettent complètement - comme tu es au milieu, qu'est-ce que tu fais ? - tu utilises l'image contre une théologie ? - tu dois jouer là-dessus tout le temps - tes collages se figurent parfois à la manière de ces jeux de censure, ou une image en cache une autre - à la limite, dans ma tête, le collage n'est jamais fini - je peux le retravailler 15 jours après, 6 mois après, le déchirer [en faire autre chose] - et à partir du moment où tes collages sont exposés ? -… je me dis que c'est le travail à un moment donné - pour moi, dans ma tête, il peut encore changer, mais les gens qui en font l’acquisition ne tolèrent pas ça… - « touche pas à mon Tillier ! » - et ça, c'est pas mon problème ! - le matériel est là, et tu peux le retravailler - l'œuvre d'Art n’est pas "sacrée" - regarde l'histoire du grand verre de Duchamp : il est fini, et puis il se casse - finalement il est mieux cassé - surtout si c'est « La mariée mise à nu par ses célibataires-mêmes » - avec le Mail Art, on a fait circuler un maximum - c'était aussi le principe : que les œuvres circulent - dans les principes, mais certains ont cumulés ! - c’était un réseau [un collectif "d'artistes", vu de l'extérieur] - mais nous, on ne se considérait pas comme des artistes - il y avait des peintres, des philosophes, tout ce que tu veux - il n'a jamais été question d'un groupe d'artistes - plutôt d'un groupe militant, constitué de gens qui veulent faire des choses ensemble, des choses communes -

Thierry Tillier

Annabelle Dupret

Worked on xx

Reworked on Juin 2006

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Commentaires
G
Mais qu'est-ce qu'on nous saoule depuis des générations avec Dada, Duchamp, Warhol...
G
Encore un site de gauchistes... Les situationnistes du Collimateur, les trotskystes du P.O.S., décidémenr rien n'a changé depuis la chute du Mur...
NOTHING
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